La multiplicité des styles ne permet parfois pas une véritable distinction, étant donné qu'ils ne sont parfois différenciés que par d'infimes variations. C'est pourquoi nous n'en mentionnons que certains ici.


Alborea

Ce mot est une abréviation de alboreada, qui signifie « aube ». Les alboreas sont formées de deux parties qui alternent : une copla de quatre vers octosyllabiques et une sorte de refrain de quatre vers. C'est un chant caractéristique des mariages gitans.


Alegria

Ce chant est typique de la région de Cadix. Son nom veut dire « joie, allégresse », et c'est effectivement un chant festif.


Copla : quatre vers octosyllabiques.

Les alegrias sont assez proches des soleas du point de vue de la rythmique, mais sont plus rapides et plus enlevées.


Bamba

Ce chant serait originaire du petit village d'Aznalcazar où durant les fêtes du printemps et de l'été, chaque quartier dressait de grandes balançoires. C'est au rythme des balancements que l'on chantait les bambas , également appelées bamberas.


Copla  : quatre vers octosyllabiques chantés sur un air de fandanguillo (chant champêtre).


Buleria

C'est sûrement le style le plus inventif, le plus complexe et le plus riche sur le plan harmonique et rythmique. Son nom viendrait de burla (moquerie).


Copla  : quatre vers octosyllabiques. Il est fréquent d'enchaîner avec une buleria apres une solea, car leur forme littéraire est la même.


Chant de fête par excellence, la buleria exprime cependant tous les états d'âme ; elle est inséparable de la danse.


Campanillero

Ce chant essentiellement rural, interprété en choeur, est attribué aux confréries religieuses, notamment celle du Rosaire où on l'accompagnait du tintement de petites clochettes (campanillas).


Cana

Certains considèrent que la cana est une des expressions les plus primitives du chant. Sa copla exprime effectivement une force et une présence exceptionnelles, qui relèguent la guitare à un simple rôle de soutien. Le chant débute par un cri de désespoir profond, absolu et sans limite.


Caracole

Ce chant doit son nom à la répétition du mot « caracoles » dans une strophe interprétée par Paco el Gandul, chanteur né dans un petit village d'Alcala de Guardaira. Avant lui, ce style était chanté de manière plus lente et plus solennelle. Paco lui a apporté la joie et la lumiere des chants de la région de Cadix.


Fandango

Son origine est restée très vague. Pour certains, ce style tiendrait son nom du portugais fado, qui désigne un chant et une danse typiques. Ce qui est certain en tous cas, c'est que le fandango a d'abord été un chant destiné à accompagner une danse, qui a reçu le meme nom. Pour comprendre les formes du fandango chanté, il est donc nécessaire de comprendre les structures de la danse fandango ; exécutée sur trois temps, d'une façon très vive et très enlevée, au son de la guitare, des palmas et des castagnettes. Le fandango reste une danse extrêmement répandue dans toute l'Espagne.


Il existe énormément de fandangos différents, que l'on peut classer en fonction de leur origine géographique, du style de leur créateur ou du style dont ils sont dérivés.


Copla: Cinq vers octosyllabiques, mais on peut l'allonger en répétant un vers. Tous les thèmes peuvent etre abordés : l'amour, la mort, la haine, le désir, la passion, le bien ou le mal, le religieux comme le profane.


Fandanguillo

Ce style s'est essentiellement développé dans la région de Huelva, mais il existe des fandanguillos dans d'autres provinces andalouses.

Ce chant se caractérise également par un nombre impressionnant de coplas, plus belles et plus variées les unes que les autres.


Farruca

On dit de la farruca qu'elle est originaire des Asturies et que son nom vient de l'arabe faruq, qui désignait les immigrés galiciens ou asturiens. Ce style est chanté avec les mêmes tonalités et les mêmes mouvements qu'un tango dans les localités portuaires de la région de Cadix, dans lesquelles transitaient les nombreux immigrés en partance pour les Amériques. Il se prête bien à la danse mais est peu répandu.


Garrotin

Certains considèrent ce style, originaire des Asturies, comme un chant folklorique, mais le garrotin est de plus en plus souvent intégré au flamenco, à l'instar des sevillanas, des milongas ou des campanilleros. Le nom de ce chant viendrait du mot garote, « gourdin ». La danse qui l'accompagne, son rythme enlevé, ses coplas très colorées le destinent volontiers à la fête. Son refrain est toujours le même et répété entre chaque strophe.


Guajira

La guajira est une version flamenca d'un rythme cubain qui porte le meme nom ; rapporté par les soldats espagnols revenant de la guerre au XVIe siècle.


Siguiriya

La siguiriya (déformation de seguidilla) est la quintessence du chant flamenco ; elle renferme toute la tragédie humaine, la solitude, l'angoisse et le désespoir de l'homme. Elle est apparue à la fin du XVIIIe siècle.


Copla: Quatre vers le plus souvent, mais il y en a parfois trois. La danse qui l'accompagne est épurée, lente, solennelle et majestueuse ; sa précision, sa façon d'occuper l'espace et le temps ne sont pas sans rappeler celles du toréador face au taureau.


Tango

Le tango flamenco n'a rien à voir avec le tango argentin. Il est considéré comme l'une des versions les plus anciennes des chants gitans. L'accompagnement de la guitare est rythmé et stimulant. La danse est sensuelle, charmeuse et pleine de grâce.